CONSEILS POUR L'ORGANISATION DE SON VOYAGE EN ETHIOPIE
J'ai fait deux voyages en Ethiopie. Le premier en Nov 2006 et le second en Avril 2007. Ce ne fait pas de moi une experte du pays, mais je peux vous communiquer mon expérience.
Il est tout à fait possible de s'y rendre en solo. Je l'ai fait lors de ma seconde escapade là bas. Ca ne présente aucun danger supplémentaire même dans le nord du pays, près de la frontière Erythréenne, où nous avons été incroyablement bien reçus. Peu avant notre passage à Bere Alé (Dallol) en mars 2007, un groupe de touriste (en fait, un de leur véhicule porté une plaque diplomatique! ce qui en fait un acte politique et non terroriste) y avait été enlevé par, semble t-il l'ARDUF. Il a été libéré quelques semaines plus tard en bonne santé. Cependant, je vous conseille d'éviter les hôtels 'plus européens', comme les Ras hôtels. D'une part parce qu'ils sont plus chers. D'autre part, ce sont des hôtels d'état, qui sont donc plus facilement des cibles pour les attentats. Pas de quoi paniquer mais il vaut mieux le savoir avant de partir.
Le bus est le moyen de transport à privilégier car il permet de voyager au contact avec la population. Le bus est de plus bien moins cher que le 4x4 de location. L'inconvénient c'est qu'on ne peut pas admirer le paysage à sa guise. Ce qu'il faut faire, c'est prendre les gros bus Mercedes qui font les liaisons ville à ville; et une fois arrivé dans une ville, il ne faut pas hésiter à reprendre les petits bus Toyota cette fois, voire les "gari-gari" (voitures deux-trois places tirées par un cheval). Pour une somme modique, on peut parcourir les alentours proches. Pour la photo, le gari-gari, c'est le top. On s'arrête où on veut…Nous avons cependant opté pour la location d'un véhicule 4x4, plus cher, mais aussi plus rapide. Pour se rendreau Dallol, c'est la seule solution.
Les Ethiopiens parlent anglais (80% environ dans les villes, beaucoup moins en brousse). Il est facile de se faire comprendre en utilisant un anglais basique. Il est toujours possible de trouver quelqu'un pour traduire ses propos, dans le cas où on essaie de parler à une personne non anglophone.
Nous ne sommes descendus dans le Sud de l'Ethiopie.Le trajet que je peux conseiller, c'est une boucle de quinze jours dans le nord du pays. En passant par :
- Park Awash : La rivière et les chutes de l'Awash, les sources d'eau chaudes de Filwohu, premiers contacts avec les afars,
- Kombolcha : Le marché du Lundi à Bati, l'effervescence de Kombolcha, ville 'industrielle'
- Lalibela : les églises monolithiques (classées patrimoine mondial par l'UNESCO),
- Les Hauts plateaux et ses cultures en terrasse bordant la dépression Danakil
- Dallol: site inoubliable de concrétions de sel aux couleurs ocre, vert, turquoise, blanc immaculé
- Axum : et son champ de stèles
- Les montagnes du Simien;
- Gondar: et le fasil Guebbi, la cité impériale
- Bahar Dar: Dormir au bord du lac Tana, visiter les chutes du Nil Bleu
- Addis Abeba: le Mercato, le plus grand marché d'Afrique (attention aux voleurs à la tire)
Un autre trajet intéressant part en bus d'Addis vers le sud (je cite dans le désordre les villes à voir) :
- Sodere : ville thermal avec des sources d'eau chaude,
- Wondo Galnet (le 'petit paradis') : une plaine très luxuriante avec des bananeraies, des fleurs, des fruits, du khât,
- le village rasta de Shashemene,
- la ville où il y a des cratères remplis d'eau (son nom m'échappe),
- Harar (classé patrimoine de l'UNESCO) : la vieille ville est superbe pour les photos noir et blanc, avec des murs blancs passés à la chaux,
- les réserves naturelles (comme celle d'Awash ou celle d'Abaya et Shamo) : il est possible de prendre un taxi depuis les villes environnantes et partir en brousse sur les chemins des parcs, à l'affût des singes, des hippopotames, des antilopes, des crocodiles
Le train Addis - Dire Dawa - Djibouti fait le trajet en deux jours. Les vitres ne permettent pas de voir le paysage convenablement.
En conclusion, je pourrais dire que les Ethiopiens sont d'un abord très facile et que dans les cours intérieures des hôtels, les rencontres ne manquent pas. Il ne faut pas hésiter à modifier son itinéraire au fil des rencontres.
En ce qui concerne la saison, il vaut mieux éviter d'y aller l'été. C'est la saison des pluies. L'idéal, c'est en octobre (c'est plus fleuri) ou en janvier pour les fêtes du Timkat.
Au Dallol en Avril la température dépassait les 50°C, sans aucune ombre. Dans la même région au mois de novembre, la température n'était que de 40°C! .
Les photos sont faciles à prendre en Ethiopie. Il faut éviter de photographier les édifices militaires, de la police, et surtout les ponts considérés comme édifices militaires sous peine de confiscation de la pellicule.
Les enfants sont près à poser moyennant des bonbons, des cartes postales ou des stylos (les bonbons, il vaut mieux éviter pour leur santé dentaire). Le plus dur, c'est de prendre la photo sans que la personne ne pause ! L'idéal, ce sont les portraits pris dans la foule, avec un bon zoom 300mm. Vu la luminosité, ce n'est pas pénalisant du tout. C'est la meilleure façon de faire des portraits authentiques.
Les paysages sont fabuleux, avec une diversité entre les hauts-plateaux du nord et les champs de lave du désert Danakil; entre les oueds, les chutes et les lacs.
Les églises peintes ou monolithiques ont également beaucoup de charme.
Un dernier conseil pour les photos de paysages : se munir d'un filtre UV. L'intensité lumineuse est sans commune mesure avec ce qu'on peut connaître sous les lattitudes européennes.
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